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Histoire et Patrimoine

Epoque néolithique 

Des traces d'occupation très anciennes aux alentours du village prouvent que le lieu est fréquenté depuis longtemps, sans doute dès l'époque du néolithique, plusieurs objets découverts sur le ban communal en témoignent: monnaies, pointes de flèches...

A l'époque gallo-romaine, la route reliant Reims à Metz traverse la commune. Quelques villas ont laissé des marques encore visibles sur les terres agricoles (tuiles, pierres travaillées).

Le nom de Graveium apparaît en 1137. Le village est plusieurs fois détruit puis reconstruit. Après les guerres incessantes du XIVème siècle, la noble famille messine de HEU s'attachera à la reconstruction de Gravelotte. On retrouve d'ailleurs les trois coquilles de cette famille dans le blason du village.

Lors du conflit franco-prussien de 1870, de violents combats ont eu lieu le 18 août: la bataille de Gravelotte (aussi appelée la bataille de Saint Privat) laissera un souvenir marquant dans toutes les mémoires, au point que l'expression "ça tombe comme à Gravelotte" passera dans le langage populaire pour désigner tantôt une hécatombe tantôt une pluie diluvienne.

Le village sera encore une fois détruit en septembre 1944 par des bombardements.

Gravelotte est maintenant une commune membre de Metz-Métropole.

La Guerre de 1870 et la bataille de Gravelotte

En 1870, la prétention d'un prince prussien à la succession du trône d'Espagne crée dans le milieu politique français des désaccords qui vont aboutir à une déclaration de guerre de la France contre la Prusse, le 19 juillet. L'armée française se déploie aux frontières de l'Est, les premiers conflits ont lieu à Spicheren en Moselle et à Woerth en Alsace le 6 août. Les prussiens prennent l'avantage, obligeant les français à se replier sur Metz. Napoléon III, affaibli par la maladie, confie le commandement des armées à BAZAINE, qui décide d'un repli vers Châlons. Mais les prussiens, plus rapides dans leurs déplacements, occupent Mars la Tour et empêchent la progression des troupes françaises. Une violente bataille oppose les deux camps à Rezonville le 16 août, et BAZAINE décide alors de se replier sur le plateau entre Gravelotte et Rozérieulles.

C'est sur ce plateau que se déroulera le 18 août une des plus sanglantes batailles de la guerre, faisant plus de 30 000 morts. L'issue du combat est incertaine et BAZAINE décide néanmoins de se replier sur Metz. L'armée du Rhin y subira un siège jusqu'au 27 octobre, date de la capitulation.

L'armée prussienne continue sa progression vers la capitale, la ville de Sedan capitule début septembre, et le siège de Paris commence le 20 septembre. En décembre, l'armée de la Loire est battue, la guerre est perdue...

Le 18 janvier 1871, l'empire allemand est proclamé dans la galerie des glaces du château de Versailles, en mars, les troupes allemandes défilent sur les Champs Elysées, et le 10 mai est signé le traité de Francfort, cédant l'Alsace et la Moselle à l'état allemand.

Gravelotte est alors sur le territoire allemand jusqu'à la victoire de 1918. La Moselle redevient française jusqu'en 1940, elle sera de nouveau annexée par l' Allemagne en 1939 et retrouvera le sol français à la libération en 1945.

Le mémorial

Après les évènements de 1870 marquant la naissance de l'empire allemand, une imposante tour du souvenir (Aussicht Turm) est érigée en 1895 sur le plateau de Rozérieulles en mémoire de l'armée allemande et de ses soldats morts au combat. La position de la tour, stratégiquement trop proche du fort Jeanne d'Arc, oblige l'état allemand à la détruire à peine six ans après sa construction. Un mémorial (Gedenk Halle) est alors édifié à Gravelotte en remplacement de la tour. Il est inauguré par l'empereur Guillaume II en 1905. Plusieurs monuments funéraires occupent le cimetière militaire qui entoure le mémorial. Certains d'entre eux ont été placés là suite à des regroupements.

A l'intérieur du mausolée, des plaques de marbre mentionnent les régiments et dénombrent les victimes des affrontements du 18 août. Une plaque française a été ajoutée en mars 2012, lors de la pose de la première pierre du nouveau musée de la guerre de 1870 et de l'annexion par le Ministre des Armées, Gérard LONGUET.

La stèle de Guillaume 1er

Entre le village de Gravelotte et le hameau de la Malmaison, en face de la ferme de Mogador, on peut voir une grosse pierre, comme une sorte de menhir, marquant la position de l'empereur Guillaume 1er et de son état major lors de la sanglante journée du 18 août 1870. Cette stèle a été érigée en 1894, un tilleul a été planté à côté. A l'origine, des obus et une chaîne massive marquaient l'espace, il n'en reste presque rien.

L'évolution du musée

Le premier musée de Gravelotte, le Kriegs Museum, a été créé en 1875 par Elisabeth ERPELDINGER et son frère Viktor. Il présentait une abondante collection d'objets souvent récupérés par eux-mêmes sur les lieux des combats. Une association allemande en devient propriétaire en 1910. Redevenue française en 1918, la municipalité de Gravelotte en récupère la propriété.

En 1944, les bombardements n'épargnent pas le musée, et il faudra toute la volonté de l'association des amis du musée de Gravelotte et du Souvenir Français pour mettre en place un musée provisoire et entreprendre les importants travaux qui s'achèvent en 1958. La façade devient classique, elle est encore en place. En 1992, le Parc Naturel Régional de Lorraine crée un syndicat intercommunal pour tenter d'en équilibrer le financement.

En 2010, le choix du Conseil Départemental se porte sur le projet de l'architecte Bruno MADER. Un bâtiment d'apparence métallique, aux lignes brisées évoquant les dégâts des obus, les déchirures et les cassures de la guerre, dans un milieu agricole paisible.

Le nouveau musée, inauguré en avril 2014, présente des collections enrichies et de nombreuses sources d'informations numériques. Deux salles sont particulièrement originales et émouvantes:

- la salle consacrée à deux poèmes, le "Dormeur du val" d'Arthur RIMBAUD et la "Trompette de Vionville" de Ferdinand FREILIGRATH, où d'entrée, le visiteur plonge dans la terrible vérité d'une guerre violente.

- la salle du panorama de Rezonville, qui présente des fragments de la peinture monumentale peinte par Edouard DETAILLE et Alphonse De NEUVILLE, dans un espace ovale où l'ensemble de la scène est magnifiquement reconstitué.

Musée d'histoire, il fait partie des sites "Moselle Passion" du Conseil Départemental de la Moselle.

 

L'église Saint Léonard

L'ancienne église Saint Léonard datait du XVème siècle. Elle a été détruite pendant les conflits de 1870. Reconstruite en style néogothique en 1881, elle subira de violents bombardements en septembre 1944. En voyant leur église sans toit, les cloches à terre, le clocher décapité, les habitants mesurent l'ampleur du désastre.

La voie de la liberté

La voie de la Liberté est une voie commémorant la victoire des Alliés et la libération de la France, de la Belgique et du Luxembourg pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle est matérialisée par une série de bornes kilométriques le long du réseau routier entre Sainte-Mère-Église (borne 0) et Utah Beach (borne 00) en Basse-Normandie et Bastogne dans la province belge du Luxembourg, marquant l'itinéraire suivi par la 3e armée américaine commandée par le général PATTON.

Le colonel Guy de la VASSELAIS, ancien chef de la Mission militaire française de la liaison tactique près le XXe Corps de la IIIe Armée U.S, concevait, dès juin 1944, de réaliser un souvenir grandiose de la Libération de la France. De retour d'un voyage aux États-Unis avec le maire de Metz, ils décident de commémorer la progression des armées alliées en créant une voie de la Liberté.

Ils choisissent pour cela un des itinéraires les plus glorieux, le parcours triomphal de la troisième armée américaine de PATTON, de son débarquement en Normandie, sa percée dans le Cotentin puis sa célèbre chevauchée historique qui l'amènera en 54 jours de la Normandie à Metz. Elle sera symbolisée par des bornes marquant chaque kilomètre du trajet de l'armée victorieuse. En mars 1946, l'association Belgo-américaine proposent aux Français de la prolonger jusqu'à Bastogne et le 5 juillet 1947, a lieu la pose officielle de la borne terminale à Bastogne. Le 16 septembre de la même année, c'est au tour de la borne originelle à Sainte-Mère-Église. L'inauguration de la voie a lieu le 18 septembre 1947 à Fontainebleau. Un Timbre postal d'une valeur faciale de 6 francs augmenté d'une surtaxe de 4 francs au profit du Comité Voie de la Liberté a été émis en 1947.

 

Les chemins de mémoire

Toute la campagne du plateau de Gravelotte est parsemée de monuments dressés en souvenir des combats de 1870. La plupart d'entre eux sont prussiens, quelques uns, souvent les plus modestes, sont français. Cela a conduit un groupe de bénévoles et d'élus à établir des itinéraires de randonnée pour mieux faire connaître l'histoire locale et les grands bouleversements qui ont suivi les conflits de 1870.

Les communes de Rezonville, Gorze et Vionville ont mis en place dès le début des années 2000, une série d'itinéraires commentés montrant un grand nombre de monuments et de lieux historiques. Un prolongement de ce chemin de mémoire a été mis en place en 2013, faisant la jonction entre les itinéraires existants et Gravelotte.

Ce chemin a été inauguré le 17 août 2013 lors d'une grande manifestation, par Michel TORLOTING, maire de Gravelotte, Marielle PAYEN, maire de Rezonville, Jacques HOFFMANN, maire de Gorze et Jean Luc BOHL, président de Metz Métropole. Plus de 400 randonneurs ont participé à la marche inaugurale, commentée par plusieurs historiens et spécialistes.


Sources 

Retrouvez les informations complètes sur l'histoire de Gravelotte et son environnement sur ce lien. Travail rédigé par Monsieur Gérard Liégeois.

Dernière mise à jour le 18.10.2023

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